
Livre « Un sourire en bas du ventre »
Avril est le mois de sensibilisation à la césarienne, un sujet à la fois commun mais tabou, et j’avais donc aujourd’hui envie de partager cette lecture. En France, une femme sur cinq donne ainsi naissance à son enfant. Le nombre de césariennes a quasiment doublé en vingt ans et est en constante augmentation, bien loin du taux maximum préconisé par l’Organisation Mondiale de la Santé. C’est une pratique qui n’est pourtant pas sans conséquence (tant pour la mère que pour l’enfant) et que l’on ne doit pas banaliser. Or les discussions sur la césariennes sont plutôt rares au cours des neuf mois de grossesse.
Il est donc important d’informer et sensibiliser sur cette intervention chirurgicale : que les futures mamans sachent à quoi s’attendre et que l’éventualité de ce genre d’intervention soit évoquée. Il faut aborder les aspects émotionnels et physiques liés à la césarienne, encourager le dialogue entre futurs parents et professionnels de santé mais aussi mieux soutenir les mères, dès leur sortie du bloc. Car certaines femmes vivent bien la césarienne mais d’autres en souffrent beaucoup, tout particulièrement lorsque celle-ci n’était pas programmée.
La césarienne en urgence. Celle que l’on redoute le plus… ou au contraire, que l’on imagine pas et à laquelle on ne se prépare donc absolument pas. Celle qui implique un accouchement le plus souvent mal vécu, traumatisant dans la brutalité de sa survenue. Celle qui peut entraîner un choc émotionnel considérable. Une épreuve dont il faut parfois des mois voire des années pour se remettre. Une naissance marquée par l’inattendu, la peur, la perte de contrôle, la confusion, la rupture, la culpabilité, l’inachèvement, la violente séparation, les regrets, la différence, l’échec, l’incompréhension (la sienne et celle des autres envers la jeune maman), la déception, la frustration ou encore la souffrance… Ce sentiment d’absence, de ne pas avoir mis son enfant au monde, d’instants volés… Et ensuite, parfois, la difficulté d’établir le lien avec son bébé.
Dans son livre « Un sourire en bas du ventre« , Emilie Di Vincenzo – Mullier nous livre son témoignage de maman césarisée mais aussi celui d’autres mères. Elle y retrace son cheminement pour parvenir à guérir de sa césarienne en urgence et faire le deuil d’un accouchement par voie naturelle. Des pages qui feront écho à de nombreuses femmes, qui doivent apprendre à vivre avec cette (double) cicatrice.
Extraits du livre
Préambule
« Les conséquences de la césarienne, programmée ou en urgence, sont souvent graves : combien d’elles restent traumatisées, deviennent dépressives, ou gardent, simplement et injustement, un sentiment prédominant de vide, de rupture ? Ne pas avoir su donner la vie naturellement… »
« Quand une césarienne s’impose pendant l’accouchement, le travail de la maman est interrompu et ses espoirs d’accoucher par voie basse se brisent. Entre la déception de ne pas vivre l’accouchement tant rêvé et la peur, plusieurs émotions l’habitent et elle se sent à la fois angoissée, anéantie, choquée, chagrinée, fautive… Elle est subitement une femme incapable de donner la vie par voie basse, une mère différente. »
« Comment me réparer après la naissance de mon enfant ? Pourquoi éprouvé-je des difficultés à accepter le cours des événements ? Comment vais-je parvenir à créer le lien avec mon enfant ? Quel rôle l’entourage et le corps auraient-ils dû tenir pour m’accompagner dans cette épreuve ? À quel moment cela a-t-il dérapé ? Pourquoi resté-je bloquée sur cet instant ? Comment parvenir à tourner la page ? Comment combler le vide qui occupe mes entrailles ? Comment guérir d’une rupture si violente ? »
La douleur d’être mère
9 mois
« Inconsciemment, je suppose que j’assimile le passage de la naissance à une proclamation du statut de mère. L’effort que cela suppose, la douleur à gérer, le besoin de pousser sont autant d’éléments corporels que je souhaite vivre, naturellement, sans péridurale. Je me suis préparée pendant neuf mois à vivre toutes ces sensations. Et je suis prête pour elles, uniquement pour elles… »
Un réveil douloureux : où est mon bébé ?!
« À mon réveil, je peine à ouvrir les yeux et à comprendre. Je n’entends pas mon bébé, je. me sens seule. Sans eux, sans mon fils et mon conjoint. Cela dure peut-être quelques secondes. Je peine à prendre conscience. C’est le brouillard. »
« Je me suis endormie avec lui, et me voilà seule. Je ne suis plus que moi. Neuf mois ensemble… pour que cela se finisse ainsi. Un sentiment de malaise m’envahit. La balance bascule vers la tristesse. Après le soulagement de savoir que mon bébé va bien, j’ai mal. Au ventre, oui. Mais principalement au cœur. Une douleur lancinante, désarmante. Un vide, un échec total. Je n’ai pas pu accompagner mon bébé vers le monde extérieur. Il est né seul. Et l’on me proclame mère… sans mon enfant à mes côtés. »
« J’ai l’impression qu’on m’a arraché le cœur. Je pleure inlassablement ces moments que j’ai manqués : son premier cri, son passage, un accouchement auprès de l’homme de ma vie, un accouchement naturel, classique. Je pleure encore et encore. Personne ne sait me réconforter. « Il va bien, votre bébé ! Allez, Madame, calmez-vous ! »
« Je suis dans une souffrance indescriptible, ma souffrance de mère. Je n’ai pas amorcé ma vie de maman que j’ai déjà le cœur lourd de rancœur et de remords. »
« En salle de réveil, l’infirmière m’a demandé si je souhaitais allaiter…Si les choses étaient moins sûres hier, avec ce qu’il vient de se produire, je ne doute plus un seul instant. « Oui, oui, je le veux ! » Comme un sous-entendu, oui, je veux être sa mère. (…) »
« Je ne peux m’empêcher de me demander si c’est bien le mien. (…) je prends difficilement conscience que j’étais enceinte, et que, soudainement, je me retrouve avec cet ange à côté de moi, ou dans les bras. (…) quelque part, au fond de moi, je me sens tout aussi anéantie, choquée. Quel bouleversement ! Si je m’attendais à cela…«
Une Maman différente : un sentiment d’échec
« J’ai le sentiment d’avoir échoué dans mes premiers pas de maman. Ce sentiment me hante. »
« J’ai chéri mon poupon pendant neuf mois, je l’ai follement désiré, je l’ai attendu patiemment, et au moment de faire le plus dur, rien. Le néant. Pas de passage, pas de cri. J’ai senti de fortes contractions (…) puis ce fut l’opération. Je n’ai pas fait le travail prévu lors d’un accouchement classique. (…) Dieu sait à quel point j’étais prête à avoir mal pour le mettre au monde. »
« Les gens me disent que, le principal, c’est que bébé aille bien… »
« J’essaie de rattraper tant que je peux ces premières heures qu’on ne retrouvera jamais. »
« J’investis dans l’allaitement toutes mes chances de réussir à devenir une bonne mère. Il a besoin de manger pour grandir. Je veux le nourrir. Je veux pouvoir lui donner le meilleur de moi-même, du moins ce que je peux encore lui offrir de moi. »
« Peut-être aussi ai-je du mal à réaliser qu’il soit né ? »
De retour à la maison… Mes premiers pas de Maman
« Je passe beaucoup de temps sous la douche. Une sorte d’échappatoire. (…) Souvent, j’affiche un sourire de façade… car au fond, j’ai mal… mal d’être devenue mère de façon si injuste. »
« Évoquer mon accouchement est éprouvant. Les larmes me montent rapidement. »
« Les gens écoutent (…) Ils ne savent pas. Ils ne comprennent pas. Les répliques sont toujours les mêmes et cela ma fatigue. « Le principal, c’est que tout le monde aille bien ».«
« Je suis traumatisée par la naissance de notre fils. Je suis traumatisée et seule. »
« Il n’y a rien de plus terrible que d’avoir mal tout en étant comblée d’être devenue maman ! »
« Il y a ce manque qui grandit en moi. Le manque du premier cri, le manque du premier baiser, le manque de vivre sa naissance à trois. »
« Je me cache sous la couverture et je me répète : « ce n’est pas grave, ce n’est pas grave ! Il y a pire dans la vie, ressaisis-toi ! » (…) J’essaie de lutter contre mes pensées pour oublier, mais le traumatisme me hante.«
L’homme à mes côtés : traverser cette épreuve à deux
« C’est son regard et ses mots à lui [le père], qui seront le plus grand baume sur la cicatrice du vécu. »
6 mois après : la cicatrice n’est toujours pas fermée
« Pourquoi cela ne va pas ? Je devrais être heureuse qu’il soit là, en pleine forme, mais je ne cesse pas de penser à l’accouchement. Cela me bloque. J’ai l’impression qu’il y a un cap en moi que je ne parviens pas à franchir à cause de cela. Ce n’est pas une question d’amour parce que je l’aime plus que tout mon bébé. Mais je ne me sens pas complètement maman. Il y a un manque. »
« Je m’imaginais (…) mettre au monde mon bébé comme n’importe quel mère courageuse, et dont le mari est si fier. Je ne m’imaginais pas donner la vie à mon bébé sans son papa. J’imaginais aussi donner la vie naturellement (…) »
« Je crois que le premier pleur (…) est ce qui me manque le plus. Pourtant, il a bien eu l’occasion de pleurer depuis, mais je l’attendais, celui-là ! Comme si, c’est cela qui me proclamerait mère ! C’est une drôle d’idée, non ? »
« J’avais mal, surtout au cœur. »
« Il m’a fallu des mois et des mois pour m’en remettre, je n’avais personne avec qui en parler. Autour de moi, elles accouchaient toutes naturellement. »
« Je savais que tu allais connaître ce sentiment injuste (…) de mère pas comme les autres, de mère décevante et déçue, (…) Cette déception de ne pas accoucher naturellement nous fait perdre confiance en nous, nous fait perdre l’estime qu’on a de soi alors qu’on est devenue maman ! »
« (…) nous ne sommes pas dépressives, mais traumatisées. »
« (…) le bonheur d’être maman d’un petit être merveilleux a finalement pris le dessus sur tout le reste. »
L’entourage : Et si vous appreniez à me comprendre…
« Je n’ai pas cherché à me confier à d’autres personnes. Je savais que c’était peine perdue. »
« (…) c’est dur de se faire comprendre par des personnes qui n’ont pas vécu cela. »
« Et les conséquences d’une césarienne en urgence non prises en compte peuvent avoir des conséquences durables et puissantes sur la vitalité d’une femme, sur le lien à son enfant, sur son couple, sur sa sexualité, etc. »
« (…) la phrase de type « Mais maintenant c’est fini. Vous et votre bébé allez bien, il faut justement vous réjouir… » est insupportable pour la plupart des mamans césarisées, car, si leur raison sait cela mieux que personne, ce n’est pas cela qui résonne à présent. »
Accepter les évènements
Le poids de la réalité : Et si « nous » n’étions pas seules à le ressentir
« (…) un accouchement comme le nôtre (…) est marqué par la peur, le choc, une séparation, de la déception. »
« Des sentiments contradictoires s’entremêlent, entre le bonheur de donner la vie et la tristesse, entre l’envie de découvrir son enfant et qu’il nous paraisse étranger, entre l’envie de devenir mère et de ne rien ressentir, entre ses rêves et la réalité culpabilisante qui nous incombe. Il y a rupture. »
« (…) ne pas avoir vécu cet évènement à sa juste valeur. »
« (…) avoir la gorge serrée et les larmes aux yeux dès qu’elle parle de son accouchement. »
« Je pense au fait que ce n’est pas moi la première à l’avoir eu dans les bras, à l’avoir touché, ce n’est pas non plus la chaleur de mon corps qu’il a ressentie en premier, je n’ai pas eu la « fameuse » vague d’émotion et d’amour que l’on doit ressentir lorsqu’on découvre son bébé pour la première fois. »
« Ne pas avoir pu accoucher par voie basse est un échec, en tant que mère. »
« Je mets bien deux mois à m’en remettre et à en parler sans verser une larme. »
« (…) c’est comme si « je ne l’avais pas mis au monde. Je n’ai pas accouché, on est venu le chercher. J’ai l’impression qu’on nous a volé notre rencontre : nous ne l’avons pas accueilli comme on l’aurait voulu. Pourtant, ne devrions-nous pas être reconnaissants puisque (…) se porte bien ? La césarienne est émotionnellement dure à gérer : j’ai manqué une étape, je n’ai pas été présente / conscience lors de la venue au monde de (…) »
« Mon fils est né, mais je ne l’ai pas mis au monde : on l’a enlevé de mon ventre, on me l’a arraché. Il m’arrive parfois encore de me caresser le ventre comme si bébé y était encore alors qu’il est en face de moi. »
« (…) je n’y arrive pas. Je pleure dès que j’y pense. Je ressens un sentiment d’échec profond, je voulais plus que tout y arriver et pouvoir dire : « j’y suis arrivée ». »
« Et (…) n’accepte toujours pas, plusieurs années après, « le caractère unique et irréversible de l’évènement : le souvenir de la naissance de mon fils sera toujours teinté de sentiments négatifs. Je n’utilise jamais le terme « accouchement », je parle de la « naissance » de mon fils. Je serais aussi toujours déçue de ne pas avoir vécu un accouchement, ultime étape qui nous proclame définitivement « maman ». »
« (…) la plaie se referme, mais la cicatrice fait partie de moi maintenant et j’apprends à vivre avec cela. »
« Les premiers jours ou les premières semaines de convalescence sont difficiles à accepter. Il faut d’abord accepter de rester allongée, inactive, inutile. Et supporter sa cicatrice. La cicatrice visible sur mon bas-ventre est en quelque sorte le signe de ce dérapage. (…) a souvent pleuré sous la douche quand elle passait la main dessus. (…) cette « blessure » me rappelait sans cesse cet accouchement. »
Le besoin de comprendre : L’enfant né pas incision
« Je croyais en mes possibilités d’accoucher par voie basse. Toutes les femmes sont faites pour cela. »
« Pour moi, il n’était pas concevable d’accoucher autrement que par voie basse puisque la grossesse se déroulait à merveille. J’ai eu tort ! »
« (…) j’avais honte de ressentir de la tristesse alors que tout s’était bien terminé. »
« Pendant de longs mois, je me refais le film en boucle et un sentiment de regret prédomine »
L’horloge a tourné : raconte-moi chaque minute
« Ce qui est évident, c’est que j’aurais très mal vécu d’être sous anesthésie générale. À mon sens, c’est inévitable de le subir et le vivre comme un échec ! La découverte de son enfant est un moment unique et le sentiment d’être mère ne vient pas forcément tout de suite. Si on a été anesthésiée et que l’on émerge avec un enfant à côté de nous, il y a forcément un drôle de sentiment qui règne… On passe complètement à côté de l’accouchement normal. La seule chose que l’on peut dire pour tenter d’apaiser ce sentiment d’échec, c’est que c’était pour sauver le plus rapidement possible le bébé. »
Un mal-être commun : des raisons physiologiques ?
« Entre la peur, la déception, la colère et le fait de ne plus rien maîtriser, c’est tout mon imaginaire qui s’est écroulé. »
« L’absence du lien physiologique rend donc difficile la prise de conscience de mon nouveau rôle. Je me suis sentie dévastée, bouleversée par cet évènement. »
« Le non-passage laisse un goût amer d’inachèvement, d’échec, d’incapacité, voire de faute. J’ai essayé de me dire, comme bien d’autres mères, que le plus important était que l’on soit tous les deux en bonne santé, mais, au fond, je ne pouvais m’empêcher de ressentir de la frustration. »
« J’ai l’impression que tout est gâché, 9 mois de grossesse, de projection, de bonheur… et aujourd’hui, je n’ai jamais été aussi mal. (…) Je m’en veux, car je me dis que beaucoup de femmes n’ont pas ma chance et n’arrivent jamais à avoir un enfant et en souffrent ; et moi qui ai un bébé magnifique et en bonne santé, je me plains… »
« (…) ces sentiments de vide et de rupture sont communs à bon nombre de mères qui ont vécu une césarienne en urgence. »
« Une telle procédure médicale n’est pas de nature biologique et bouscule justement le processus physiologique prévu par le vivant. »
« L’accouchement est l’accomplissement d’une capacité à enfanter pressentie dès la petite enfance. Or la césarienne prive de cette expérience, laissant, chez certaines mères, un vide, une blessure. »
« Lors d’une césarienne, le choc opératoire, et même la seule anesthésie – qu’elle soit générale ou régionale – altèrent brutalement le comportement maternel. »
« Des recherches ont aussi montré un lien entre l’accouchement par césarienne et la dépression post-partum. »
Le personnel soignant : des manquements affligeants
Créer / rétablir le lien : combien de temps faut-il ?
« Des césariennes compliquées, mais qui peut-être simplifient un chemin pour le bébé, (…) »
« L’amour, baume suprême sur de telles cicatrices. Soin parmi les soins. »
Accepter… Définitivement
Allaiter… Pour se sentir mère
« Quelque part, l’allaitement m’aide aussi à combler un manque. À défaut d’avoir su, d’avoir pu donner la vie à mon enfant naturellement, je sais et je peux l’allaiter, le nourrir. »
« J’avais le sentiment de créer ce lien qui avait été « rompu » lors de l’intervention chirurgicale (…) La réussite de l’allaitement au sein m’a beaucoup aidée à surmonter cette épreuve, c’était un défi que j’avais réussi à relever et j’en étais très fière, (…) »
« Au départ, j’avais décidée « d’essayer ». Les circonstances ont fait que je me suis beaucoup accrochée à cela pour qu’il me reconnaisse comme sa maman. »
« (…) c’est au moment d’allaiter qu’elle est parvenue à se sentir mère. « Le fait d’avoir pu donner le sein m’a énormément rapproché de mon fils et m’a permis de prendre conscience qu’il était mon enfant. » »
« (…) l’allaitement (…) redonne confiance en ce corps (…), il est gratifiant dans le partage et peut consolider les ressentis de séparation exacerbés par la césarienne Il y a là quelque chose de biologique qui peut réajuster la relation entre un bébé et sa mère (…) »
Le miracle de la vie : Paolo
Le deuil d’un accouchement naturel : avancer vers la vie
« Lorsque l’on a souhaité un accouchement par voie basse et qu’on a même commencé à imaginer comment cela pourrait se passer, l’annonce de la césarienne est un vrai choc. (…) Il faut renoncer à son rêve et en faire le deuil. »
« (…) certaines femmes vont jusqu’à ne pas retourner vers un projet d’enfant pour le risque potentiel que cela puisse recommencer (…) »
Une deuxième césarienne : accoucher en tout conscience
« Vivre les choses ensemble faisait partie de mes souhaits les plus profonds. »
Essayer, c’est vivre une expérience. Le faire, c’est réussir.
« (…) ne souhaite cela à aucune future maman. C’est le drame de ma vie, de ne pas avoir pu mettre mes enfants au monde moi-même. Je n’arrive pas à accepter le fait de n’avoir jamais ressenti de contractions, d’avoir été passive dans la naissance de mes enfants. »
« Avec les mots, on peut tout guérir. Pour cela, il nous faut des personnes aptes à entendre nos maux. »
Et maintenant ? Le vécu spirituel…
« Essayer de comprendre, oser s’écouter vraiment, se donne le temps et les moyens pour voir quelle « réparation » est nécessaire et possible (…) Chacune doit trouver son propre chemin, son propre rythme et ses propres ressources. (…) demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse, mais de sagesse. »
« Au cours de ces mois d’écriture, de rencontres et de lectures, mes enfants ont grandi et mon coeur de maman frustré s’est apaisé. En effet, et cela peut paraître surprenant, plus je posais de mots sur le papier et plus mon traumatisme de l’accouchement s’estompait. (…) Aujourd’hui, je me sens forte de cette expérience. »
« Au fil des mois, un sourire est apparu sur mon bas-ventre, une trace indélébile de mon statut de maman que je vénère profondément. Cette cicatrice me le rappelle tous les jours. »
« Parmi vous, nombreuses sont celles qui n’osent pas encore franchir le cap de la deuxième grossesse par peur de revivre les mêmes choses. Alors si je devais donner un conseil, je dirai de garder l’espoir de mettre au monde votre prochain enfant naturellement, ce qui arrive dans la moitié des cas, (…) »
Préconisations (au corps médical ?)
« (…) j’ai pu me faire à l’idée d’une nouvelle césarienne et me rendre compte combien le traumatisme venait de l’inattendu. La préparation psychologique fait toute la différence. En cela, j’aimerais que l’éventualité d’une césarienne soit plus évoquée en cours de préparation à l’accouchement et qu’on cesse de banaliser ce genre d’intervention. »
« Chaque année, 21% d’accouchements se font par césarienne en France. (…) Parmi les mamans césarisées, un grand nombre se retrouve en souffrance psychologique après leur opération. En effet, les études démontrent que les femmes césarisées mettent plus de temps à se sentir proches de leur enfant que les femmes ayant accouché par les voies naturelles, et cette différence persiste plusieurs mois après la naissance : seulement 1 femme sur 3 parvient à se sentir proche de son bébé dans les 4 mois qui suivent la naissance. »
« (…) les interactions sont souvent affectés par le stress de la mère. En général, les femmes disposent de moins d’une heure (voir de 5 minutes) pour se préparer à la césarienne. À l’annonce de la décision chirurgicale, la plupart des femmes se sentent épuisées, effrayées, en état de confusion mentale ou de détachement. À la lumière de ces observations, il n’est pas surprenant que ces femmes mettent davantage de temps à se sentir proches de leur enfant. Quand les aidera-t-on concrètement en leur offrant un accompagnement psychologique dès leur sortie du bloc ? »
« Bien que la césarienne soit maintenant plus sûre qu’elle ne l’a jamais été, elle reste un geste de chirurgie majeur et comporte de ce fait un risque de morbidité supérieur au risque de la naissance par voie basse. Les femmes accouchées par césarienne ont besoin de temps et de soutien pour récupérer aussi bien physiquement qu’émotionnellement de cette naissance. Parviendra-t-on à agir pour que de moins en moins de femmes césarisées se sentent abandonnées, délaissées, meurtries dans cet acte de vie ultime que représente la naissance d’un enfant ? »
Quelques liens pour aller plus loin :
- Association Césarine : échange, soutien et information autour de la naissance par césarienne sur https://www.cesarine.org/
- Formations, accompagnements, e-shop & podcast sur https://www.macesarienne.com/
- Sage-femme indépendante et mère de trois enfants nés par césarienne sur https://cesarienne.net/
Et mes autres lectures sont ici !
