Devanture du château de Bernicourt à Roost-Warendin
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Le château de Bernicourt à Roost-Warendin

Vidéo mapping

J’ai eu l’occasion de connaître le château de Bernicourt, situé dans le Nord, à Roost-Warendin, grâce au « Video Mapping Festival ».

En 2019, le festival nous a invité à découvrir trois mapping dans trois villes du Douaisis. Il y avait des projections dans la cour de l’hôtel de ville de Douai (j’y suis également allée), sur les façades de l’église Saint-Nicolas d’Arleux et enfin sur le château de Bernicourt.

Le Video Mapping Festival revient en 2023 pour une 6ème édition dans toute la région Hauts-de-France. L’ouverture a eu lieu à Lille il y a quelques semaines. Plus d’informations sur le site : https://videomappingfestival.com/

Balade hivernale

Un dimanche de janvier, le temps étant dégagé et ensoleillé, nous prenons la direction du château afin de nous balader dans le parc. On y accède par une grande allée pavée, bordée d’arbres de chaque côté. Un bon bol d’air frais et une agréable balade autour d’un lac.

Sur un panneau, il nous est indiqué que « le domaine de Bernicourt a été acheté et réhabilité par la commune de Roost-Warendin pour être aménagé en espace de détente et de promenade. Avec son château, ses prairies, son étang et son bois, c’est une vingtaine d’hectares de parc champêtre qui sont ainsi ouverts au public. »

L’occasion également de découvrir, en plein jour cette fois, l’architecture du château…

Et son magnifique portail !

Visite du château

Puis un été, profitant d’une journée de congé, j’ai contacté la mairie de Roost-Warendin. J’ai ainsi pu réserver une visite guidée du château de Bernicourt. Il est ouvert au public depuis 1989. Pour les informations pratiques, rendez-vous sur la page dédiée du site internet de la commune.

Un peu d’histoire

Le château constitue un beau patrimoine et est riche d’histoire et de culture. Il est partiellement inscrit aux monuments historiques, de par des éléments d’art ou d’architecture et le fameux portail en fer forgé. Autrefois, vers 1374, il y avait un manoir avec basse-cour. La construction du château sous sa forme actuelle date de 1742.

Il fut d’abord, jusqu’au début du XXème siècle, une demeure seigneuriale. Il devient ensuite la propriété des Houillères du Bassin du Nord et du Pas-de-Calais à partir de 1930. Dans la région, beaucoup de châteaux ont été rachetés ou construits par les actionnaires des compagnies minières. Ils étaient le symbole de leur puissance et surtout de leur profit, lors de l’exploitation minière.

Depuis 1985, le château appartient à la ville de Roost-Warendin et il est ainsi restauré progressivement. Il accueille aujourd’hui un écomusée au 1er étage ainsi qu’à la cave. Les parties vacantes du corps de ferme du château sont devenues un lieu de créations artistiques : « Legendoria, le royaume des Contes & Légendes ». La région regorge de légendes, c’est donc un patrimoine local important, qui est désormais sur le domaine.

Le rez-de-chaussée

Nous commençons la visite des lieux par le rez-de-chaussée. Notre guide nous apporte différents éléments sur les pièces et leurs histoires. Elles ont malheureusement été vidées de leurs mobiliers d’époque.

Sur les murs, le style rococo (ou rocaille en France), mouvement artistique européen très répandu au XVIIIème siècle. On y retrouve les représentations de la chasse, de la pêche, de la cueillette et de la nature. C’est le même style que l’on retrouve par exemple dans la salle des mariages de l’hôtel de ville de Douai. Il y a également de très grands miroirs et une cheminée au centre.

Au dessus des portes, quatre peintures dites « en grisaille » sont présentes, elles sont d’époque. On a un effet de relief quand on s’en approche. Les détails que l’on peut observer sur chacune symbolisent les quatre saisons. On a par exemple des fleurs sur les branches pour le printemps, le blé pour l’été, la vigne et les feuilles pour l’automne et enfin le feu pour l’hiver.

Les géants

C’est dans cette pièce que sont installés les géants de Roost-Warendin, intimement liés à l’histoire du château. Il s’agit en effet d’anciens propriétaires : Nicolas François Guislain Ruyant, devenu seigneur de Bernicourt en 1764, et son épouse Marie-Thérèse Procope de Bassecourt.

« Le géant Guislain de Bernicourt, né le 2 juillet 1989, a été dessiné et construit par Stéphane Deleurence, un artiste plasticien de la région. Tandis que le géant Marie-Thérèse a été réalisée par deux Roost-warendinois : l’ossature par Pierre Pollet et la tenue par Marie-Françoise Lion. » (Source : ville de Roost-Warendin).

Et le troisième géant, caché sous son masque et vêtu d’une toge marron, c’est le Pureux. Chaque année en mai, la Fête des Pureux rassemble les habitants autour d’une légende locale.

Dans la pièce suivante, deux peintures bien d’époque (elles ont été expertisées) mais qui ne sont pas signées. On ne connaît pas qui a pu les peindre. Il n’y a pas d’élément significatif permettant de reconnaître le paysage sur les deux toiles. Est-ce de la région ou pas, on l’ignore. Au dessus des miroirs, trois blasons de trois familles ayant habité le château. La couronne représente le sang royal qui coule dans les veines.

La dernière pièce accueille une collection de petites voitures plus ou moins anciennes de Monsieur Georget Dujardin de Roost-Warendin.

Nous arrivons alors au bel escalier en bois. Nous nous attardons sur ce mouvement d’horloge de l’église de Lallaing, datant des années 1920. Puis nous montons à l’étage pour continuer le voyage dans le temps.

L’étage

Pièce par pièce, on découvre les reconstitutions de la vie quotidienne du début du XXème siècle. On a différentes pièces : une maison d’époque, un estaminet (un espace barbier y est installé), une salle de classe, une épicerie et bien d’autres encore.

Il y a également une salle consacrée aux manèges et chacun d’entre eux s’actionnent et fonctionnement devant nos yeux ébahis !

Tout au long de la visite, nous découvrons de nombreux objets anciens. Je prends plaisir à regarder chaque pièce, de long en large, afin d’y repérer toutes ces petites choses entreposées avec soin.

De vieilles machines à écrire, des moulins à café, un porte tartes (utilisé bien souvent pour porter les tartes à cuire chez le boulanger), des chaufferettes, des affiches publicitaires, des jeux anciens, des poêles Godin, un jeu de pétanque en bois…

Il y a aussi des tickets de rationnement de 1940, pendant la seconde Guerre Mondiale ou encore de l’argent, des habits… et bien d’autres choses !

Je découvre par exemple le polyphon, boîte à musique à disques métalliques, de l’époque 1900. Il y a aussi des appareils liés à la photographie et à la projection. Sur la deuxième photo, un vieux casque audio, l’ancêtre de nos écouteurs sans fil d’aujourd’hui !

Je trouve aussi à plusieurs reprises l’ancêtre de ma machine à coudre Singer ! L’entreprise a été créée en 1851. Elle a été renommée « Singer Manufacturing Company » en 1865, terme que l’on retrouve ici, puis « The Singer Company » en 1963.

Avant de descendre, on fait un petit tour sous les toits. La charpente d’époque en bois de châtaignier est entièrement chevillée.

La cave

La visite se poursuit dans la cave du château. Cette fois, on découvre différents métiers artisanaux : cordonnier, forgeron, charron (celui qui fabrique des chariots ou charrettes), etc.

A la fin, on trouve un espace dédié aux mineurs avec notamment la dernière gaillette remontée le 27 octobre 1990 du puits n°9 de l’Escarpelle. Il fut le dernier site d’exploitation du charbon dans le département du Nord. 

A Roost-Warendin, on peut d’ailleurs encore voir le chevalement bleu. Il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Il est aussi possible de se promener sur le site des terrils de l’Escarpelle et des Pâturelles.

La chapelle et le pavillon de chasse

Avant de finir la visite, nous rejoignons la chapelle. Pendant le seconde guerre mondiale, les allemands y avaient stockées leurs poudres et leurs armes. Ils ont dû quitter les lieux, faisant tout exploser. Des photos nous la montrent en ruines dans les années 2000, un très beau travail de restauration a été réalisé depuis. On retrouve une charpente traditionnelle en chêne. L’autre bâtiment en face, c’est l’ancien pavillon de chasse, qui servira à l’avenir pour des associations locales.

L’extérieur

Et pour finir, une balade autour du château s’impose ! Je rejoins le parc où l’on peut voir le derrière du château, qui est en fait normalement le devant. Sur le côté gauche en venant du parking, on trouve un endroit où sont rassemblés de vieux engins agricoles.

La cadre se prête parfaitement à la balade : un plan d’eau, des bosquets et de vastes pelouses. Un lieu agréable, été comme hiver.

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