Cintres avec vêtements
Consommation

Mode, surconsommation et gaspillage textile

Je vous ai parlé il y a quelque temps de ma visite de l’entreprise Le Relais et de ma stupeur face au gaspillage textile. Cela s’explique par notre façon de consommer et surtout de SURconsommer ! Quand le coût et la qualité du textile étaient plus élevés, chacun de nos achats faisait l’objet d’une sérieuse réflexion, ce n’est plus forcément le cas aujourd’hui…

La mode, une industrie polluante

La production et la surconsommation de vêtements détruisent la planète, elles contribuent à la pollution et au réchauffement climatique.

La mode est en effet l’une des industries les plus polluantes. Elle nécessite beaucoup d’énergie de part l’élevage et l’agriculture et d’importantes quantités d’eau potable. Des produits chimiques toxiques sont utilisés ainsi que des pesticides pour les cultures comme pour celle du coton. Il y a une pollution des rivières et des terres agricoles des villages, des gaz à effet de serre. Sans parler de l’impact environnemental des transports et des conditions de travail des ouvriers. Dans des pays comme le Bangladesh, le Pakistan mais aussi bien d’autres, se pose la question de la rémunération, de la santé et de la sécurité des travailleurs, de la pollution… Puis les centres commerciaux, nos déplacements, les plastiques… Autre problème causé par notre surconsommation textile : la quantité de déchets qu’elle génère.

Après avoir pris conscience de tout cela, il est important de s’informer un minimum sur l’origine de nos vêtements et de se poser des questions : « Comment sont-ils produits ? Par qui ? À quel rythme ? Pour répondre à quels désirs ? Et que deviennent-ils lorsque nous nous lassons d’eux ? ».

Je vous invite à lire cette infographie sur le sujet, complète et très explicative. Elle a été réalisée par l’ADEME en partenariat avec Qu’est ce qu’on fait ?! N’hésitez pas à consulter les sources en bas de leur page si vous souhaitez en lire et en apprendre davantage.

Dans le livre « Zéro déchet » de Béa Johnson, on peut lire cette citation de Ezra Mishan, économiste anglais : « L’industrie de la mode est le parfait exemple d’une activité vouée à gaspiller les ressources, et ce non pas pour créer de la satisfaction chez les gens – en réalité, pour rendre obsolètes des articles tout à fait satisfaisants. »

Le gaspillage textile

On parle beaucoup des chiffres du gaspillage alimentaire et pourtant, ceux de la mode et du textile sont tout aussi effarants ! Nous achetons beaucoup plus que nous en avons besoin et que nous utilisons, nous surconsommons, puis nous finissons par jeter… Chaque année, des tonnes de textiles sont détruits sans passer par la case recyclage malgré l’existence d’associations de collectes comme le Relais et les sites et applications de revente ou don.

Certaines enseignes, avec leurs prix bas (et la mauvaise qualité qui va parfois avec), leurs nouvelles collections x fois par an, leurs publicités et promotions, nous incitent à une consommation excessive de vêtements et d’accessoires. Je ne parle même pas du fameux Black Friday… Et lorsque ce n’est pas cher, nous n’avons pas de scrupule à acheter puis nous en débarrasser ensuite, ce qui encourage la « fast fashion » ou la « mode rapide », la mode jetable, éphémère. On nous donne envie d’acheter toujours plus, même si nous n’en avons pas besoin. C’est la culture du jetable et du shopping perpétuel… Fini les listes, on achète à l’infini ! Et avec le développement du numérique, il ne suffit maintenant que de quelques clics.

Le gaspillage en chiffres

D’après France Nature Environnement, notre consommation de vêtements à augmenter de 60% en 15 ans, c’est énorme ! En parallèle, on peut lire sur Internet que 70% de notre garde-robe ne serait pas utilisée, il y a comme un problème… Sans compter tout ce que l’on jette chaque année, avec un faible taux de recyclage. La création de nos vêtements a pourtant un impact environnemental très important, dont nous devons tous prendre conscience. 

Avons-nous vraiment besoin de tout ces vêtements que nous achetons ? Acheter. Jeter. Acheter. Jeter. Et n’est-ce pas au final gaspiller notre argent ? Clairement : si ! Et quelle somme représente l’ensemble de nos vêtements et accessoires, non portés et en bon état, qui dorment dans nos placards ?

Voici quelques chiffres :

  • 395 milliards : c’est en euros la perte lié au gaspillage de vêtements toujours en état d’être portés, à l’échelle mondiale.
  • + de 100 milliards : c’est le nombre estimé de vêtements et accessoires vendus chaque année dans le monde.
  • 2,6 milliards : c’est le nombre de pièces d’habillement et accessoires mis sur le marché français en 2017 soit 624 000 tonnes et 9,5 kg par habitant.
  • 4 millions : c’est le nombre de tonnes de déchets dits TLC (Textiles d’habillement, Linge de maison, Chaussures) jetés chaque année en Europe
  • 223 000 tonnes : c’est la quantité de TLC collecté en France, soit 3,4 kg par habitant, environ un tiers. 

« Si elle génère de nombreux emplois – 1 million dans le monde – il faut savoir que la mode est l’une des industries les plus polluantes de la planète. Chaque année, elle émettrait 1,2 milliard de tonnes de gaz à effet de serre, soit environ 2 % des émissions globales de gaz à effet de serre. C’est plus que les vols internationaux et le trafic maritime réunis. En 2050, le secteur textile émettrait même 26 % des émissions globales de gaz à effet de serre si les tendances actuelles de consommation se poursuivent. »

Sources : Green Peace, QQF – La mode sans dessus-dessous, avec le soutien de l’ADEME, Refashion (anciennement Eco TLC)

Ne faut-il pas repenser sa façon de consommer ? Se poser les bonnes questions ? Trouver des alternatives ? Changer nos pratiques ? Il y a quelques années je me suis lancée un défi : une année sans shopping !

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