Livre « Ciao Bella » de Serena Giuliano
« Ciao Bella » est le second livre que j’ai lu lors de ma semaine de vacances dans le sud, en ce mois d’août. Il s’agit d’un roman de l’italienne Serena Giulina, un livre que j’ai pris plaisir à lire. Son personnage, Anna, décide d’aller voir une psychologue lors de sa deuxième grossesse. Elle lui dévoile des souvenirs de son enfance, de l’Italie où elle a grandit mais aussi des moments de sa vie actuelle. Elle parle avec simplicité, réalisme et humour de sa vie de femme, sa vie de maman. Elle se sert du sarcasme comme arme de défense, elle rit des situations pénibles qui lui arrivent et de ses peurs… Et ça fait du bien ! Un roman qui contient d’après moi une part de fiction et sans doute une grande part de vérité. Certains le trouveront trop léger, d’autres adoreront. Son second roman, « Mamma Maria » est sorti cette année.
Extraits du livre
« Je ne supporte pas qu’on traite les femmes comme de la viande. Ni d’être abordée, sifflée ou importunée juste par ce j’ai un vagin… »
« En vérité, tout ce qui m’importe, c’est d’entendre le bruit du papier qui se déchire et que, pendant une journée entière, tout le monde soit heureux ou, du moins, que tout le monde fasse semblant. On sourit, on s’aime, on se fait un bisou parce que c’est un jour de fête, et chacun joue parfaitement son rôle. »
« Le bar, c’est une institution. C’est là, en plein milieu, comme l’église, pour soigner les plaies, s’écouter, s’entendre, s’aider. La véritable signification de « Viens, on prend un café » , on la connaît. On le sait, dès le début, que ce n’est qu’un prétexte, qu’une excuse pudique pour signifier : « Viens, je t’écoute, dis-moi ce qui ne va pas. Bois, ça va aller. Regarde, c’est chaud et réconfortant, et ça te donne de la force. » »
« Le tout forme comme une mélodie de la mort. Il y a les coups, les cris, les pleurs. »
« – Et que cherchez-vous ? – Un endroit déculpabilisant. Un endroit où toutes les mères pourraient se réunir virtuellement le soir, après leur journée difficile, et rire des petits tracas du quotidien. J’aimerais aussi briser tous ces tabous autour de la maternité, de la grossesse qui n’est pas nécessairement épanouissante pour toutes, de l’instinct maternel qui n’est pas forcément inné, de ce putain de périnée, dont on se fiche avant d’être enceinte, alors qu’il est si important une fois qu’il ne remplit plus toutes ses fonctions premières ! J’aimerais trouver des mères qui ne s’extasient pas devant tous les nouveau-nés du monde car elles admettent que la plupart sont vraiment moches. Des mères qui sautent des pages en lisant l’histoire du soir. Bref, des mères normales. Ça doit bien exister, non ? »
« Des moments gravés à jamais. Des années de récits drôles, touchants, loufoques, sincères. Je suis triste pour les ados d’aujourd’hui, d’ailleurs. Eux ne pourront jamais retrouver, dans un vieux carton, un journal contenant des souvenirs d’amitié aussi précieux. Les SMS, contrairement au papier, ne traversent pas les années. On communique plus, mais on s’en souvient moins. »
« J’ai donc toujours écrit. En napolitain, en italien, en français. J’ai toujours adoré le faire, essayer de trouver les bons mots, la tournure parfaite qui exprimerait au mieux une situation, un instant, une pensée. J’aime écrire car cela ne fait pas de bruit. L’écriture permet de crier en silence, de pleurer sans larmes, de communiquer sans paroles. »
« Les gens adorent se marier avec le soleil pour témoin. »
« Peu importe le moyen de communiquer, l’important, c’est de le faire. Sans cela, on laisse place à l’incompréhension, aux doutes, à la frustration. C’est ce qui brise les couples, très souvent. »
« Je rappelle à ma grand-mère que, même avec tout l’amour du monde, mes gnocchis ne seront jamais aussi bons que les siens, que ma sauce tomate du dimanche n’aura jamais la même odeur et que je suis sûre que c’est elle, l’ingrédient secret. »
« J’adorais l’été. La sensation du sel sur ma peau, la voir changer de couleur. J’aimais sentir le soleil sur mon corps, j’avais l’impression qu’il me remplissait d’énergie. Je ressens la même chose aujourd’hui. »
« (…) ce n’est pas le prix qui fait la beauté d’un vêtement, mais la façon de le porter. »
« Il y a parfois des lieux, des moments, des personnes qui marquent un tournant dans votre vie. (…) Comme si l’univers avait décidé de m’offrir un cadeau. Une parenthèse pour souffler. Et j’ai pu respirer profondément. J’ai pu sentir l’iode entrer dans mes narines, descendre jusqu’à ma gorge, ma poitrine, remplir mes poumons, mon cœur et mon ventre d’une force dont je ne soupçonnais pas l’existence. (…) J’ai pu rire comme une enfant, et ne me soucier de rien d’autre que de la douce douleur que provoque un fou rire impossible à arrêter. J’ai pu écouter comme une femme. Conseiller, comprendre, apprendre. Comme si je faisais une formation rapide à la vie. »
« En italien, il y a une expression pour signifier « je t’aime en amitié ». Pour définir cet amour-là, différent du sentiment amoureux mais tout aussi puissant, on dira « ti voglio bene », littéralement « je te veux du bien ». Ça exprime exactement ce que je ressens pour ces deux femmes : je leur souhaite du bien. Je veux faire en sorte qu’elles aillent toujours bien, qu’elles soient heureuses, et je veux être heureuse pour elles. »
« Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux, terrifiés et atterrés, observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s’active, allant chercher quelques gouttes d’eau avec son bec pour les jeter sur le feu. Au bout d’un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Tu crois que c’est avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ? – Je le sais, répond le colibri, mais je fais ma part. » Je décide de faire ma part. (…) Je me dis qu’il faudrait beaucoup plus de colibris. »
« Je décide d’aller faire un tour dans les ruelles pour assister à l’effervescence des préparatifs. C’est toujours aussi émouvant de voir ressurgir un souvenir au coin d’une rue, de croiser un visage familier qui nous reconnaît tout de suite, d’entendre le son des cloches, les rires des gens. J’ai admiré chaque recoin. »
Je ne connaissais pas du tout Serena Giuliano auparavant et je remercie Marie de « Les lectures de Knut » pour le concours sur sa page Instagram, qui m’a permis de gagner ce livre.
Et vous, quel a été votre livre des vacances ? Votre coup de cœur de l’été ?